La Revue du Cinéma

C'est dans les vieux "Tron" qu'on fait la meilleure déconfiture

TRON LEGACY -  Joseph Kosinski - Usa - 2010.  


 

     C'est un respectable retour des choses: odieusement plagié par Matrix la pompeuse, le "classic" Tron de Walt Dysney revoit le jour sous un air de sequel / reboot tendance post-internet, post-série télévisée et post-playstation 3.

     Reprendre le personnage de Flynn père (Jeff Bridges, dont la performance est encore une fois à saluée, dans un double rôle, malgrè le minimum syndical imposé par la production) et le confronter, 20 ans après, à son homonyme de synthèse (celui des années 80, dont la photographie figée reste du plus bel effet) est une excellente idée, en adéquation avec l'époque et l'appareil cinématographique imposée par la révolution Avataresque. Reste à contempler, de manière affligée, le traitement que le scénario inflige au récit. On pourrait rajouter un "post-" à la liste, celui des films estampillés Marvel, avec la facheuse tendance à regler tous les problême dont une immense explosion de boule d'énergie finale. Cela fait, comme d'habitude, l'effet d'un pet après une mauvaise digestion. Et ça sent très mauvais.

     J'ai revu le vieux Tron: il faudra me dire ce que ce film avait de si génial.

     Bon, sinon, dans Tron 2, on paye Olivia Wilde pour faire guest de luxe sur canapée, intérprétant une sirène de synthèse et de pacotille, dont l'enchantement sera bien sûr de voir un jour un "vrai" levé de soleil, hors de l'eau. Quand à l'interprête de Flynn junior, dont j'ai oublié le nom, je crois qu'on est pas très loin du travail d'un Hayden Christensen dans l'attaque des clones. C'est un comble: i aurait du jouer lui aussi un robot monolithyque de synthèse, la machoire carré et surtout juste ce qu'il faut d'expression dans les sourcils.

     L'évènement 3D, qui se prétait pourtant à une visitation plus intéressante que chez le comparse James Cameron, n'apporte rien, si ce n'est le triomphe de l'ère playstation 3 dans les salles de cinéma, tendance: appuie sur le bouton croix invisible de ton siège. Tapote pour échapper à l'ennemi. Tapote pour empêcher le méchant Flynn d'attraper in-extremis Flynn Junior à la fin. Autant le redire: le scénario et le récit sont lamentables. Quand à la direction artistique, brillante à certains égard, elle épuise vite les yeux à force de tourner en rond, sur elle-même, en roue libre. La direction artistique ne sert aucune cause, si ce n'est de rappeler l'univers trés Daft du Alive 2007 (dont je fut spectateur en juin de cette année là, à Bercy). Pour les fan du duo français, cela pourrait suffire, y compris leur microscopique apparition. Maigre pitance pour les crêves la faim que nous sommes.

     Reste un personnage énigmatique du nom de Tron: éponyme au titre du film! D'où vient-il, pourquoi est-il si méchant avant de renverser sa cutille à la fin du film, que devient-il? Ce sont là les seules questions existencielles que laissera le film derrière lui. Pour ma part, je crois que je m'en fout royalement. 

     En bref, un spectacle à mi-chemin entre La menace fantôme et Matrix révolution, c'est dire la qualité du spectacle qui vous attend. Pour ceux qui veulent un récit de science fiction dramatique et narritivement emporté comme jamais, faites comme moi: revoyez Albator84: L'Atlantis de ma jeunesse, et ses moments de bravoure hallucinants. Mauvais retour des choses: dès les premières minutes d'Albator 84, on croirait revoir l'exacte introduction de Tron Legacy. Les Daft Punk n'étant pas très loin, on ne peut qu'être nostalgique d'une telle association: après Interstella 5555, plus rien. Reste le souvenir d'un score très Morriconesque. Oubliez la 3D: si je vous recommande de voir le film en salle, c'est uniquement pour appréciez le dernier album des Daft en 17.1. Et c'est déjà ça.

 

imdb: www.imdb.com/title/tt1104001

 

site officiel: tronlegacy.fr

 

trailer:



27/01/2011
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